Ksenya Moustafaeva (Gym rythmique)

Elle n’avait que quatre ans quand elle a débuté la gymnastique rythmique, dans sa ville natale de Minsk, en Biélorussie, et deux de plus quand elle s’est exilée à Bourges avec sa maman, Svetlana, qui reste son entraîneur, quinze ans plus tard. À vingt-et-un ans, et depuis sa naturalisation en 2012, Kseniya Moustafaeva est devenue la meilleure française dans cette discipline. Elle a disputé il y a quelques semaines les Internationaux de Thiais, dans le Val-deMarne, accédant à deux podiums. L’occasion de revenir sur son parcours, ses espoirs et la particularité d’être entraînée par sa mère…

CONCOURS GENERAL INDIVIDUEL FEMMES

Après une douzième place mondiale en 2015, tu as progressé à la 10ème place lors des Jeux Olympiques de Rio. C’est quoi la suite ?

J’avoue qu’au tout début, je pensais que j’arrêterai ma carrière après les JO. Mais ma 10ème place et l’ambiance à Rio, ça m’a carrément motivée ! Maintenant, il faut que j’aille chercher la médaille dans quatre ans. Depuis que la GRS est au programme des Jeux (1984), jamais aucune française n’est grimpée sur le podium olympique. Pour y arriver à Tokyo, il va falloir travailler très dur, être très rigoureuse. Il faudra aussi se ménager parce que, physiquement, ça va être difficile. Quatre ans, c’est long ! Je vais avancer étape par étape. D’abord tâter le terrain cette année, m’adapter aux nouvelles règles et écouter les conseils des juges. On va se concentrer sur les Championnats d’Europe, puis les Mondiaux.

Comment se passe la collaboration avec ta maman ?

MAGAZINE FRANCE Ce n’est pas toujours facile, je l’avoue. Mais c’est grâce à ma mère que je suis devenue amoureuse de mon sport. Je n’ai même pas essayé d’en pratiquer un autre. Je me suis motivée au fur et à mesure des résultats. Même s’il m’a fallu un peu de temps pour devenir actrice de mon projet. Ce qui est positif dans la relation que j’ai avec ma mère, et qui est mon entraîneur, c’est qu’elle est toujours là, elle ne m’a jamais lâchée. C’est un soutien indéfectible ! Le côté négatif, c’est que les relations mère-fille et entraîneur-entraînée peuvent parfois s’emmêler.

Comment gères-tu ça ?

Il faut faire la part des choses, se fixer des limites à ne pas dépasser pour que ça continue à bien fonctionner.  À un moment, c’est devenu si difficile que j’ai décidé de devenir interne à l’Insep pour qu’on ne soit pas toujours ensemble. J’ai aussi l’habitude d’aller m’entraîner en Russie. Je me rends compte que, là-bas, je suis plus attentive aux conseils du coach, j’arrive à mieux me concentrer. Avec ma mère, les remarques touchent davantage, il y a plus d’émotions en jeu.

CONCOURS GENERAL FEMMES

Kseniya, pour les Kopkids, tu nous révèles ta plus grande peur ?

Ce n’est pas très original, comme la plupart des sportifs, on a peur de la blessure. C’est un truc qu’on ne peut pas anticiper, qu’il faut gérer. Dès que c’est grave, tu subis. C’est pour ça que je veux bien structurer les quatre années à venir, car la blessure peut être fatale. Mais j’espère que ça ira pour moi, et que je pourrais continuer encore longtemps à vivre ma passion et mes rêves !

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