« Les Focus du W-E » : le Roi Pelé

Le pionnier du football mondial, celui qui a été le précurseur dans de nombreux domaines sur les pelouses, le Roi Pelé nous a quitté jeudi 29 Décembre, à l’âge de 82 ans. Nous ne pouvions pas ne pas lui consacrer un hommage. Au joueur, à sa carrière ainsi qu’à l’homme qu’était Edson Arantes do Nascimento, dit Pelé.

 

Pelé aura tout connu en Coupe du Monde

Pelé a connu la joie d’intégrer la sélection brésilienne, la Seleçao, très jeune, à 17 ans. À cet âge, on peut se dire que ce n’est que passager et qu’il ne reviendra en équipe nationale que des années plus tard. Il n’en est rien. Pelé est déjà un cador et un titulaire indiscutable des Auriverdes. C’est pour cela qu’en 1958 il est sélectionné pour représenter son pays à la Coupe du Monde en Suède. Et pourtant, il aurait pu ne pas y participer, à cause d’une blessure quelques mois avant. Elle l’a même empêché de jouer les deux premiers matchs de la phase de poules. Mais dès la rencontre suivante, il explose aux yeux de tous.
Au tour suivant, face à la France, le nouveau génie brésilien inscrit un triplé pour que son équipe s’impose finalement 5 – 2. Ce score, on le retrouve aussi en finale, où le Brésil écrase des Suédois évoluant pourtant à domicile. Pelé marque un but magnifique en contrôlant le ballon en pleine surface, enchaînant sur un sombrero sur le défenseur et crucifiant le gardien pour finir en beauté. Le Brésil décroche son 1er titre mondial et a fait éclore un diamant brut.

En 1962, Pelé connaît le parcours inverse de l’édition précédente. Il joue les 2 premiers matchs, mais se blesse et ne jouera plus de la compétition. C’est Garrincha, l’autre star du Brésil, qui brillera cette fois. Il porte les Auriverdes tout au long de cette Coupe du Monde au Chili et permet à Pelé de devenir double champion du Monde !
La Coupe du Monde 1966 est la plus terrible de toutes pour le Roi. Alors que Pelé espère réaliser un retour de feu suite à la frustration de sa blessure 4 ans plus tôt, les défenseurs adverses n’étaient pas du même avis. Malheureusement pour Pelé, les Bulgares et les Portugais avaient un plan bien précis en tête : le détruire physiquement. Et ils ont réussi, au détriment de la beauté du football, bien sûr, mais ils ont appliqué ce qu’on leur avait demandé. Pelé a fini ses matchs sur une jambe, parce qu’il n’y avait pas de changements à cette époque, et le Brésil ne passera pas les poules de ce Mondial.

Après cette Coupe du Monde, Pelé réfléchit à arrêter sa carrière internationale. Mais il décide quand même de rajouter un CDD de 4 ans pour pousser jusqu’au Mondial au Mexique, en 1970. Celle-là, c’est la plus réussie de toutes. Dans la tactique du Brésil, Pelé avait obtenu une liberté totale de son placement sur le terrain. C’est son ancien coéquipier en sélection et nouvellement à sa tête, Mario Zagallo, qui lui offre ce privilège. Une autre chose qui a dû plaire à Pelé, c’est l’apparition des cartons jaunes et rouges pour sanctionner les fautes. Les défenseurs adverses allaient devoir se contenir maintenant et arrêter de viser les jambes à chaque tacle.

Le premier match face à la Tchécoslovaquie redonne une vision du génie qu’il avait dans les pieds. D’abord un but, puis une passe décisive pour Jairzinho et enfin un lob tenté depuis le milieu de terrain qui effleure la barre transversale… Tout est là pour lancer une campagne vers le titre. Le match suivant, face à l’Angleterre, restera l’un des seuls matchs où un gardien fera plus parler que lui. C’est à ce moment-là qu’a eu lieu « l’arrêt du siècle » effectué par Gordon Banks devant le Roi.
Après cet épisode, le Brésil roule encore plus sur la compétition. 3 – 2 face à la Roumanie, puis 4 – 2 contre le Pérou, personne ne leur résiste. En demi-finale, l’Uruguay subit comme tout le monde la loi de Pelé et de sa troupe : 3 – 1. La finale devient l’échiquier du Roi. Il commence par un but, puis fait participer ses coéquipiers avec 2 passes dé’. L‘Italie ne peut absolument rien faire et se fait dominer 4 – 1. Avec ce nouveau succès mondial, Pelé devient le seul homme à avoir remporté 3 Coupes du Monde !

 

En club aussi, Pelé était grand

Pelé n’a pas montré ses talents qu’avec la sélection du Brésil, il a aussi offert ses compétences à ses clubs. Son agilité, son sens du placement, sa vision de jeu et même sa force physique lui ont servi tout au long de sa carrière. D’abord avec le Santos FC, où il a évolué pendant 18 ans (1956 – 1974) puis avec les Cosmos de New York pour la fin de sa carrière (1975 – 1977). Les deux équipes pour lesquelles il a joué montre que l’on n’était pas encore dans le monde du football gouverné par l’Europe. Les stars ne se rassemblaient pas à un seul endroit et les compétitions internationales permettaient de découvrir de nouvelles pépites. 

Avec Santos, Pelé a dominé le Brésil pendant de longues années et a empilé les trophées. 2 Coupes intercontinentales, 2 Copa Libertadores, 4 Tournois de Rio – Sao Polo, 5 Coupes du Brésil et 10 championnats de l’État de Sao Polo (plus grand championnat du Brésil de l’époque), voilà les richesses  accumulées par le Roi Pelé. Ses stats’ sur le terrain sont tout aussi colossales. Entre 1957 e 1965, Pelé a toujours marqué plus de buts qu’il n’a disputé de matchs, sauf en 1960. C’est juste monstrueux. 

Lorsqu’il est parti pour les États-Unis pour préparer lentement sa retraite, c’était aussi pour la Major League Soccer, la ligue américaine, le meilleur moyen de faire découvrir le « soccer » à la population grâce à un nom, à une star. Pelé accepte ce deal, car de son côté il ne voulait pas s’arrêter. Le football, c’est sa vie et quand il pensait à sa fin de carrière, il pouvait en faire des cauchemars. L’opération commerciale de la MLS a été un succès en demi-teinte, tellement les fans de sports d’outre-Atlantique préfèrent rester dans « leurs » sports comme le basket-ball ou le base-ball.
Pelé s’est quand même donné pour ses dernières années et a planté 37 buts en 64 matchs, histoire de montrer qu’il n’était pas encore fini. Il a participé deux fois aux phases finales de la MLS, les PlayOffs. Les New York Cosmos ont échoué en quart de finale en 1976 et ont remporté l’édition 1977, ajoutant un nouveau trophée à l’armoire déjà pleine à craquer de Pelé. 

On a peut-être oublié que dans l’histoire du football il y a vraiment eu un avant et un après Pelé. Il a véritablement révolutionné ce sport. C’est un très grand footballeur qui nous a quittés, peut-être le meilleur. Merci pour tout ce que vous nous avez apporté Monsieur Pelé. Le Roi est mort, vive le Roi !

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